Après une première tentative infructueuse due à une forte mobilisation, la police française a finalement expulsé Moussa Sacko vers Bamako le mardi 2 juillet 2024, à bord d’un avion de la compagnie Corsair. Cette expulsion a suscité une vive indignation et des mouvements de protestation parmi les défenseurs des droits humains, retardant temporairement l’application de l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui pesait sur lui.
La compagnie Corsair, accusée d’avoir facilité cette expulsion, a répondu en affirmant qu’elle ne faisait qu’exécuter une décision des autorités françaises. Moussa Sacko, dans un entretien accordé à Politis, a raconté son histoire. Arrivé en France à l’âge de trois ans pour soigner un problème oculaire grâce à sa grand-mère, il a grandi dans le pays. Cependant, en raison de l’absence de titre de séjour, il est devenu sujet à une OQTF, le contraignant à retourner au Mali, un pays qu’il ne connaît pas.
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Moussa a exprimé son incompréhension et son désarroi face à cette décision. « On m’a mis une Obligation de quitter le territoire français en me reprochant plusieurs années plus tard des choses que j’ai déjà payées et après m’être réinséré. J’ai subi les premières conséquences de la loi asile et immigration de 2024 », a-t-il confié. Malgré ses efforts pour régulariser sa situation, toutes ses démarches administratives ont échoué.
La situation de Moussa Sacko illustre la dure réalité des sans-papiers en France et les conséquences des politiques d’immigration strictes. Son expulsion est perçue comme une injustice par beaucoup, notamment parce qu’il considère la France comme son foyer. « Je ne connais rien du Mali (où on veut m’envoyer). Ma vie est ici (France) », a-t-il déclaré, soulignant la douleur de devoir tout recommencer dans un pays qu’il ne connaît pas.
La polémique autour de son expulsion met en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes sans papiers en France et la nécessité d’un débat plus humain et inclusif sur les politiques d’immigration.