En Guinée, le gouvernement dominé par les militaires a décidé d’interdire quatre radios et une télévision privées, des médias très suivis dans le pays. Le ministère de l’Information a annoncé cette décision mercredi 22 mai, invoquant le « non-respect du contenu des cahiers des charges » pour justifier la suppression des autorisations de diffusion de FIM FM, Radio Espace FM, Sweet FM, Djoma FM, et Djoma TV.

Le directeur de FIM FM, Talibé Barry, a décrit la visite de l’Autorité de régulation des postes et télécoms (ARPT), accompagnée d’un huissier de justice et d’un gendarme, qui leur a notifié le retrait de leur agrément sans en expliquer les raisons précises. Barry a interprété cette action comme le coup final dans le processus de musèlement des médias par la junte au pouvoir.

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Le même jour, un Observatoire guinéen d’autorégulation de la presse (Ogap) a été mis en place par des organisations de médias, en réponse aux critiques du Premier ministre Bah Oury qui avait exigé plus de responsabilité et de professionnalisme de la part des journalistes. Le président de l’Association guinéenne de la presse en ligne, Amadou Tham Camara, a appelé le gouvernement à respecter ses promesses, notamment en remettant en service les chaînes brouillées et en justifiant les décisions prises contre les médias concernés.

Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de presse, Sékou Jamal Pendessa, a exprimé son scepticisme quant à l’authenticité des intentions du gouvernement, estimant que la création de l’Ogap pourrait être utilisée pour contrôler davantage les médias. Il a souligné que l’État, ayant imposé la création de cet observatoire, en dictera probablement le fonctionnement, limitant ainsi la liberté de la presse.

Cette situation illustre la tension croissante entre les autorités de transition en Guinée et les médias, avec des accusations de censure et de répression visant à contrôler l’information et à restreindre la liberté d’expression dans le pays.