Gilbert Masengeli, Inspecteur Général de la Police par intérim du Kenya, a été condamné à six mois de prison pour outrage à magistrat après avoir ignoré à plusieurs reprises les convocations du tribunal. Le verdict, prononcé le 13 septembre 2024 par le juge Lawrence Mugambi, ordonne à Masengeli de se soumettre immédiatement au commissaire général des prisons pour purger sa peine.
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Masengeli a défié les convocations du tribunal à sept reprises, ce qui a conduit à cette décision judiciaire sévère. Il est accusé de ne pas s’être présenté pour répondre aux questions concernant l’enlèvement de trois manifestants le 19 août à Kitengela, près de Nairobi. Les victimes, qui s’étaient opposées aux disparitions précédentes attribuées à la police, auraient été enlevées par des individus prétendant être des policiers.
L’affaire s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour des abus policiers au Kenya. Les forces de police kényanes sont souvent accusées de mener des opérations clandestines contre des activistes et des défenseurs des droits humains. Les manifestations massives en juin dernier, qui ont entraîné la démission de l’ancien chef de la police, Japhet Koome, ont fait plus de 60 morts et révélé des abus systématiques.
Gilbert Masengeli, en poste depuis le 25 juillet 2024, a ignoré les convocations malgré l’importance de l’enquête sur les disparitions. Cette condamnation pourrait avoir des répercussions sur la perception de la justice et de la responsabilité au sein des forces de l’ordre kényanes. Les tensions autour des pratiques policières restent un sujet sensible dans le pays, comme en témoigne le précédent jugement en 2023 de policiers impliqués dans le meurtre brutal de l’avocat des droits humains Willie Kimani et de deux autres personnes.