La justice burkinabè a récemment pris une décision qui pourrait avoir de vastes répercussions dans le domaine du journalisme international. En effet, une enquête judiciaire a été ouverte à l’encontre de Wassim Nasr, un journaliste français travaillant pour la chaîne France 24, pour des accusations graves liées à la promotion du terrorisme.
Le procureur du Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso a annoncé que cette enquête vise non seulement Wassim Nasr, mais également toute autre personne susceptible d’être impliquée en tant qu’auteur, coauteur, ou complice. Les accusations incluent des faits d’association de malfaiteurs en lien avec une organisation terroriste, complicité d’actes terroristes, et apologie du terrorisme. Cette annonce fait suite à une série de publications du journaliste sur les réseaux sociaux et dans divers médias, jugées « tendancieuses » par les autorités burkinabè.
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L’une des principales préoccupations de la justice burkinabè concerne les commentaires de Wassim Nasr suite à des attaques terroristes récentes, notamment l’attaque meurtrière survenue à Djibo dans la région du Sahel en novembre 2023. Le journaliste, s’appuyant sur « ses propres sources », aurait décrit de manière détaillée la stratégie des assaillants, tout en spéculant sur les pertes humaines et matérielles. Ces analyses, perçues par les autorités comme un soutien implicite aux terroristes, ont suscité une grande inquiétude.
Les autorités burkinabè soulignent que l’apologie du terrorisme est une infraction grave, en particulier dans une région où la lutte contre les groupes armés reste un défi quotidien. L’ouverture de cette enquête marque une étape significative dans la manière dont les États confrontés au terrorisme traitent la question de la responsabilité médiatique et du soutien indirect aux groupes terroristes.