Face à la pression croissante pour adopter des politiques plus strictes en matière d’immigration irrégulière, l’Allemagne explore l’idée d’externaliser la gestion des migrants. Joachim Stamp, Commissaire allemand à l’immigration, a récemment proposé de transférer vers le Rwanda les migrants entrant illégalement dans l’Union européenne, notamment par les frontières avec la Biélorussie.
Le choix du Rwanda s’explique par les infrastructures déjà en place pour accueillir des demandeurs d’asile. Ces installations, initialement prévues pour être utilisées dans le cadre de l’accord migratoire entre Kigali et Londres, sont restées inactives depuis que le nouvel exécutif britannique a suspendu cet accord en juillet dernier. L’Allemagne pourrait ainsi tirer parti de ces capacités d’accueil, tout en garantissant un encadrement rigoureux des procédures.
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Cependant, Berlin entend éviter les critiques sur les droits des migrants en plaçant ces expulsions sous la supervision des Nations Unies. Cette surveillance internationale vise à assurer le respect des droits fondamentaux des demandeurs d’asile, réduisant ainsi les risques d’abus ou de traitements inhumains.
Néanmoins, des obstacles juridiques subsistent. Le régime d’asile européen impose désormais que les procédures d’asile externes soient menées dans des pays où les demandeurs d’asile possèdent un lien social. Cette exigence pourrait compliquer la mise en œuvre du projet, forçant l’Allemagne à trouver des solutions diplomatiques pour concilier ses objectifs avec les normes européennes.
Cette proposition marque une étape significative dans la réflexion européenne sur la gestion des migrations, révélant les tensions entre la volonté de contrôle des frontières et les obligations humanitaires.