Les députés kenyans envisagent de lancer une procédure de destitution contre le vice-président Rigathi Gachagua, l’accusant d’avoir sapé le gouvernement, a annoncé le chef de la majorité parlementaire, reflétant un fossé grandissant entre le président William Ruto et son adjoint.
Cette décision pourrait aggraver les difficultés du gouvernement après que des manifestations meurtrières de plusieurs mois contre un projet de loi de finances contesté ont forcé Ruto à abandonner le projet de loi en juin et à licencier presque tout son cabinet.
« Je soutiendrai cette motion de destitution pour mettre fin à un processus dans lequel le gouvernement est sapé et saboté de l’intérieur », le chef de la majorité Kimani Ichung’wah.
Ce dernier reste, très serein, a dit aux journalistes dimanche, que toute motion de destitution nécessiterait l’accord de Ruto. »
Gachagua bénéficie, selon plusieurs observateurs, d’un soutien dans la région centrale du Kenya, très peuplée, et les efforts visant à le destituer pourraient y attiser le mécontentement, ajoutant aux maux de tête de Ruto.
Le peuple kenyan n’a pas oublié la mort de 50 personnes au cours des récentes troubles contre la loi de financement, créant la plus grande crise de Ruto depuis son entrée en fonction en 2022. Les manifestants se sont opposés aux augmentations d’impôts contenues dans le projet de loi et ont également exigé des mesures contre la mauvaise gouvernance et la corruption.
Dans le cadre d’un vaste remaniement, Ruto a choisi en juillet quatre membres du principal parti d’opposition pour former un cabinet « à large assise » . Mais des militants estiment que le nouveau gouvernement perpétuera une tradition de cooptation de l’opposition par les dirigeants au lieu de mener à bien les réformes de grande envergure réclamées par les citoyens.
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