La justice tunisienne a ordonné jeudi la remise en liberté de Safi Said, un opposant politique et ancien candidat à la présidentielle. Arrêté mardi pour avoir franchi illégalement la frontière avec l’Algérie, Said, qui critique ouvertement le président Kais Saied, avait précédemment été condamné en juin pour falsification de parrainages lors de sa candidature de 2014.
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Âgé de 70 ans, Safi Said, également écrivain et journaliste, avait annoncé le 9 août qu’il renonçait à se présenter à la présidentielle du 6 octobre, citant une « inégalité des chances » et des « obstacles majeurs » dans le processus électoral. Son arrestation récente intervient dans un contexte politique tendu en Tunisie, où les autorités ont été accusées par Human Rights Watch (HRW) d’avoir écarté de nombreux candidats potentiels de la course présidentielle. Au moins huit candidats, dont des figures importantes de l’opposition, ont été poursuivis ou emprisonnés, ce qui a réduit le champ concurrentiel.
Le tribunal de Kasserine, qui avait initialement ordonné la détention de Said et de son compagnon de voyage, a décidé de sa libération sans fournir de détails supplémentaires. Les tensions politiques en Tunisie sont exacerbées par les accusations de dérive autoritaire portées contre le président Saied, qui s’est octroyé des pouvoirs étendus depuis son coup de force du 25 juillet 2021.
Dans ce climat de répression et de restrictions politiques, seuls deux candidats ont jusqu’à présent vu leurs candidatures retenues : Zouhair Maghzaoui, ex-député de la gauche panarabe, et Ayachi Zammel, un industriel libéral. Cette situation souligne les défis auxquels sont confrontés les opposants et les candidats à la présidentielle dans un contexte de tensions politiques croissantes et de scepticisme quant à la transparence du processus électoral.