Un tribunal régional d’Afrique de l’Est a ouvert une procédure judiciaire jeudi dans une affaire déposée par la République Démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda, accusant ce dernier d’avoir violé sa souveraineté en déployant des troupes pour soutenir des groupes rebelles dans l’est du pays. Cette région, en proie à des violences armées, abrite plus de 120 groupes armés se battant pour le pouvoir et les ressources, souvent au détriment des civils.
Le Congo a exprimé des accusations graves contre les forces rwandaises, les accusant d’agressions et de crimes de guerre. Selon des experts de l’ONU, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais seraient actuellement déployés en soutien au groupe rebelle M23, qui a enregistré des avancées significatives dans la région.
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La Cour de justice de l’Afrique de l’Est, basée à Arusha en Tanzanie, a été mise en place pour traiter des litiges entre plusieurs pays de la région, y compris le Kenya, le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie. Cette Cour, reconnue par les Nations Unies, a été ratifiée pour entendre des affaires touchant les États membres.
Cette procédure intervient peu après que le président congolais Félix Tshisekedi a appelé à des sanctions contre le Rwanda lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, affirmant que le pays voisin soutenait les rebelles du M23. À travers cette action en justice, la RDC cherche à tenir le Rwanda responsable des atrocités commises contre les civils et à obtenir des réparations pour les victimes.
Le Rwanda, de son côté, a remis en question la compétence de la Cour, plaidant pour le classement de l’affaire en raison d’erreurs de procédure, telles que le non-respect de la traduction des documents judiciaires en anglais, langue officielle de la Cour. La défense rwandaise souligne que cette instance ne traite pas d’affaires pénales.
L’avocat représentant le Congo, Elisha Ongoya, a exprimé sa satisfaction quant au démarrage de la procédure, alors que le tribunal examinera les arguments des deux parties avant de rendre sa décision sur les objections à une date ultérieure. Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, notamment autour des enjeux de sécurité et de ressources dans l’est congolais.