En République démocratique du Congo (RDC), des centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi devant le tribunal suprême pour réclamer la libération des prisonniers politiques, notamment trois figures emblématiques de l’opposition. La manifestation a culminé avec la remise d’une déclaration au ministre de la Justice, accusant le président Félix Tshisekedi de chercher à « museler les opposants » et à « faire taire les voix dissidentes ».
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Les manifestants ont particulièrement exigé la libération de Jean-Marc Kabund, leader du parti Alliance pour le changement, de Mike Mukebayi, ancien député provincial membre du parti Ensemble pour la République, et de Seth Kikuni, candidat aux dernières élections présidentielles. Kabund et Mukebayi, tous deux emprisonnés à la prison centrale de Makala, un établissement tristement célèbre pour sa surpopulation extrême, ont été arrêtés l’année dernière pour des accusations d’« insulte au chef de l’État » et de « propagation de fausses rumeurs ». Kabund a été condamné à sept ans de prison après avoir accusé le président de corruption et de détournement de fonds, tandis que Mukebayi attend toujours son procès. Seth Kikuni, quant à lui, a été arrêté plus récemment pour « incitation à la désobéissance civile » et est détenu par les services de renseignement congolais.
Ces événements interviennent alors que la RDC a récemment annoncé son intention de demander un siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Cette candidature a suscité une vive opposition de la part des partis politiques, des organisations de la société civile, ainsi que de la Fondation Bill Clinton pour la paix. Ils estiment que le bilan du pays en matière de droits de l’homme ne remplit pas les critères requis pour prétendre à un tel poste, et qu’une telle nomination pourrait ternir la crédibilité du Conseil.
Le Conseil des droits de l’homme, créé en 2006, est chargé d’examiner périodiquement les bilans des pays en matière de droits humains, de nommer des enquêteurs indépendants pour des questions telles que la torture, et de mener des missions d’enquête sur les violations des droits. Cependant, il a souvent été critiqué pour avoir admis des membres au bilan douteux en matière de droits de l’homme, soulevant des inquiétudes quant à l’intégrité de l’institution.