Le 19 septembre 2024, la justice malienne a opéré un tournant inattendu en annulant la décision de libération sous contrôle judiciaire de onze anciennes figures politiques, membres de la Déclaration du 31 mars. Ces personnalités, arrêtées le 20 juin 2024 pour « opposition à l’exercice de l’autorité légitime », espéraient retrouver une liberté partielle. Cependant, la décision du procureur de la commune 5 de Bamako a bouleversé ces attentes, suscitant de vives réactions.
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Alors que la libération sous contrôle judiciaire semblait acquise, le procureur a finalement décidé de maintenir ces responsables politiques en détention. Les avocats de la défense, surpris par ce revirement, n’ont pas caché leur incompréhension. « Au lieu de favoriser l’unité nationale, l’État choisit de les maintenir en prison, contre l’avis du juge d’instruction », a déploré une source proche du dossier.
Maître Hyacinthe Koné, l’un des avocats des anciens ministres, s’interroge sur les fondements juridiques de cette décision. Selon lui, les personnalités concernées, étant des chefs de famille et des responsables, ne présentent aucun risque de fuite. « La justice n’a plus besoin de les maintenir en détention. Ils doivent être jugés, mais en liberté », a-t-il insisté.
Ces anciens ministres sont accusés d’avoir planifié une contestation politique alors que les activités des partis et associations étaient interdites par le Président Assimi Goïta. Leur détention prolongée risque d’intensifier les tensions politiques déjà palpables au Mali.