Le 26 septembre 2024, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a pris la parole pour révéler l’état inquiétant des finances publiques laissées par le régime précédent. Les résultats des audits en cours sont accablants : un scandale financier de 600 milliards de FCFA a été mis en lumière. Selon Sonko, l’ancien président Macky Sall et son gouvernement ont gravement dissimulé la vérité sur la situation économique du pays.
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Lors de sa conférence de presse, Sonko a dénoncé une gestion financière désastreuse marquée par un surfinancement non justifié de 600 milliards de FCFA.« L’ancien régime a menti au peuple et aux partenaires », a-t-il indiqué. Selon les dires du Premier ministre, les investigations ont révélé un surfinancement mal géré. « 600 milliards qui n’auraient dû être dépensés qu’à partir du 1er janvier, mais que le régime sortant a dépensé avant notre arrivée au pouvoir, c’est-à-dire avant 2024, sur l’exercice 2023, ce qui est extrêmement grave », a-t-il déploré., soulignant la gravité de la situation. Il a également accusé l’équipe de Macky Sall d’avoir tenté de manipuler l’opinion publique en imputant ces dépenses au nouveau gouvernement.
Selon le Premier ministre, le régime défunt a fait dans la manipulation en voulant faire « aux Sénégalais qu’il y avait un problème avec le surfinancement et que c’est notre régime qui a utilisé ces fonds, ce qui est totalement faux« , a-t-il démenti, avant de préciser que les fonds ont été utilisés par l’ancien régime. « Ça a été utilisé et de manière injustifiée pour plus de 300 et quelques milliards par l’ancien régime. Et au moment où nous parlons, nous ne trouvons nulle trace de l’utilisation de ces fonds », a-t-il affirmé.
En parallèle, le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, a révélé des écarts significatifs dans les chiffres annoncés par le précédent gouvernement concernant la dette publique et le déficit budgétaire. Le déficit réel s’élèverait à 10,4 % du PIB pour la période 2019-2023, bien au-delà des 5,5 % initialement déclarés. De même, la dette publique atteindrait 76,3 % du PIB, contre les 65,9 % annoncés par l’ancien régime.
Face à ces révélations, Ousmane Sonko a réaffirmé sa détermination à rendre des comptes, promettant que toutes les personnes impliquées dans ces scandales seront poursuivies. La machine judiciaire est déjà en marche, avec des interpellations de hauts cadres et des interdictions de quitter le territoire. La lutte contre l’impunité, une promesse de campagne, semble bel et bien en train de se concrétiser.