L’ancien ministre de la Culture du Togo, Kossi Gbényo Lamadokou, se retrouve au centre d’un scandale académique qui secoue le pays. À l’issue de la 46e session des Comités Consultatifs Interafricains (CCI) du CAMES, qui s’est tenue du 26 juin au 10 juillet 2024, des incohérences flagrantes ont été relevées dans son dossier de candidature pour une inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions de maître-assistant (LAFMA). Ces révélations ont mis en lumière des doutes sérieux sur ses qualifications académiques et des soupçons de fraude.
Des Doutes sur la Validité du Diplôme de Master
Le premier point qui a attiré l’attention des évaluateurs du CAMES est lié au diplôme de Master présenté par Kossi Gbényo Lamadokou. Ce diplôme, censé lui permettre de poursuivre une thèse, soulève de nombreux doutes quant à sa légitimité. Plusieurs anomalies ont été relevées, notamment l’illisibilité du nom, de la fonction et du grade du signataire. De plus, l’institution qui aurait délivré ce diplôme semble être un cabinet de formation professionnelle plutôt qu’une université accréditée.
Un autre élément troublant est que ce diplôme mentionne que M. Lamadokou aurait été étudiant au groupe Pigier de Cotonou, une information qui n’a jamais été mentionnée dans son curriculum vitae. Enfin, le cachet sur le diplôme porte la mention « compagnie de formation », renforçant les soupçons de fraude. Ces incohérences ont conduit le CAMES à émettre de sérieuses réserves sur la validité de ce document.
Lire aussi : Classement de la CAN 2025 (Q) suite à la première journée
Le deuxième point soulevé par le CAMES est encore plus grave : un fort soupçon de fraude concernant un article que M. Lamadokou prétend avoir publié dans la revue scientifique *Les Cahiers de l’ACAREF* en mai 2021. Intitulé *Mécanismes de gestion de l’information en milieu rural et paix sociale dans la région des plateaux au Togo*, cet article aurait été publié dans le volume 3, numéro 5 de la revue. Cependant, après vérification, il a été constaté que cet article n’a jamais été publié dans cette revue, et que l’article qui figurait initialement dans ce numéro aurait été remplacé par celui de M. Lamadokou.
De plus, la mise en forme de l’article comporte des erreurs flagrantes, telles que des sauts de page, qui ne seraient pas tolérées par une revue scientifique sérieuse. Cette tentative de falsification a renforcé les soupçons de fraude autour de l’ancien ministre, jetant une ombre sur l’ensemble de sa candidature.
Ajournement de la Candidature pour Fraude Présumée
Face à ces incohérences et suspicions de fraude, le Comité Technique Spécialisé (CTS) du CAMES a décidé d’ajourner la candidature de Kossi Gbényo Lamadokou pour son inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions de maître-assistant (LAFMA). Cette décision remet en question l’intégrité de l’ancien ministre et soulève des interrogations sur son parcours académique.
Ce scandale de faux diplôme et de fraude académique a des répercussions importantes, non seulement sur la carrière de M. Lamadokou, mais aussi sur la perception de l’intégrité des institutions publiques togolaises. Alors que le Togo cherche à redorer son image sur la scène internationale, ces révélations risquent de ternir la réputation des élites politiques et académiques du pays.
Les autorités togolaises devront faire face à ce scandale et renforcer les mécanismes de contrôle et de vérification dans le processus de nomination aux postes académiques et administratifs. Kossi Gbényo Lamadokou, quant à lui, devra répondre de ces graves accusations qui pourraient avoir un impact durable sur sa carrière et sur l’image des institutions qu’il a représentées.