Les avocats et familles des opposants politiques tunisiens incarcérés intensifient leurs démarches pour obtenir justice. Mardi, ils ont déposé une nouvelle requête auprès de la Cour pénale internationale (CPI), exhortant cette institution à enquêter sur les actes de répression dont ils accusent le régime en place. Cette demande intervient à la suite de graves allégations concernant les mauvais traitements infligés aux migrants d’Afrique noire, dans un contexte où la Tunisie a reçu un soutien financier de l’Union européenne pour lutter contre l’immigration.
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Cette requête constitue la seconde démarche de l’opposition tunisienne auprès de la CPI. En effet, l’an passé, les familles de sept personnalités politiques emprisonnées avaient déjà sollicité la Cour pour enquêter sur des accusations de persécutions orchestrées par le président Kais Saied. Cette fois-ci, l’initiative survient à l’approche des élections prévues le 6 octobre, où Kais Saied cherche à prolonger son mandat.
L’avocat Rodney Dixon, représentant les familles, a dénoncé les actes brutaux perpétrés à l’encontre des migrants subsahariens, qualifiant ces faits de « crimes contre l’humanité ». Selon son communiqué, de nombreux migrants ont été victimes d’arrestations arbitraires, suivies d’expulsions dans des zones désertiques à la frontière avec la Libye et l’Algérie, où ils subissent violences et abus psychologiques.
Alors que la Tunisie sert de point de transit pour les migrants subsahariens tentant de rejoindre l’Europe, ces nouveaux témoignages alimentent les critiques contre l’administration tunisienne. Les familles des opposants politiques appellent la communauté internationale à réagir face à la montée de l’autocratie, du racisme et des violations des droits de l’homme dans le pays.
L’issue de cette nouvelle demande d’enquête auprès de la CPI pourrait marquer un tournant pour la Tunisie, un pays où les fondements démocratiques semblent plus fragiles que jamais.